Skip content en ga naar navigatie

Une journée bien remplie d'une femme philippine

16mrt2011

GabrielaNeni a 36 ans et travaille pour l'organisation Gabriela à General Santos, sur l'ile de Mindanao aux Philippines. Son travaille consiste à sensibiliser et à organiser les femmes qui vivent dans les communautés pauvres de General Santos.

Les maris de ces femmes sont pêcheurs ou travaillent à l'usine. Les pêcheurs partent pendant 3 mois en mer pour ne ramener que très peu d'argent. Les femmes tentent de se débrouiller en faisant la lessive pour d'autres afin de pouvoir acheter de la nourriture pour leurs enfants, souvent très nombreux.

Il n'y a pas beaucoup de travail dans la région et même si l'école est gratuite, les fournitures à acheter sont souvent trop chères pour que les enfants puissent poursuivre leur scolarité au-delà de 9 ans. Neni connait ces situations par coeur car elle est née ici et vit en permanence avec ces problèmes. Par le biais de formations et de discussions, elle tente de leur faire voir leur situation d'un autre point de vue: celui des droits de la population et des devoirs de l'Etat.

Un réveil à Calumpang

Aujourd'hui, Neni se lève à 6h comme tous les matins. Elle se réveille à Calumpang chez une des membres de Gabriela qui l'a hébergée pour la nuit. Elle range ses affaires et va prendre une douche tout en profitant de l'eau pour laver quelques vêtements. Après un petit-déjeuner en famille et après le départ des enfants pour l'école, elle discute avec les parents qui travaillent tous deux dans une usine de poissons.

La photo au mur montre un couple de jeunes mariés rayonnants. Maintenant, le poids de la pauvreté a creusé des sillages indélébiles sur leurs visages. Ils discutent autour d'un café de leur situation. Ils ont trois filles, dont l'ainée vient de terminer ses études de professeur, les deux autres sont encore au lycée. Ils n'ont pas de sanitaires dignes de ce nom, seulement un grand seau d'eau qui leur permet de se laver, de lessiver, de nettoyer et de faire la vaisselle ainsi que d'un petit bidet pour les toilettes. Et pourtant, ils font partie des familles aisées qui peuvent envoyer leurs enfants à l'école!

Des moyens pour communiquer

Neni se rend ensuite au centre de formation où la rejoignent les autres organisatrices de Gabriela: Vanji, Nanay et Amy. Elles préparent la salle pour accueillir une formation sur la communication et le plaidoyer. La formation est ouverte à tous les membres de Gabriela ainsi qu'à ceux d'autres organisations (syndicat, défense des droits de l'homme, mouvement de jeunes, etc). Elle durera deux jours et sera donnée par Ibon, un centre de recherches et de formations alternatif. Petit à petit, les participants arrivent.

La première activité consiste à présenter les différents problèmes rencontrés et les moyens mis en oeuvre pour y remédier dans les différentes communautés. Parmi d'autres problèmes, citons la démolition de certaines parcelles dans lesquelles habitent des membres, l'emprisonnement des maris de beaucoup de membres car ils pêchaient dans des zones interdites au large de l'Indonésie et l'exploitation des employés d'une plantation d'ananas.

Les moyens d'action utilisés sont les pétitions, les manifestations et la communication avec les autorités locales. Tout au long de la matinée, les animateurs les amèneront à échanger leurs techniques de communication et à leur montrer comment les améliorer.

Un plan d'action local

Après avoir mangé le pancip préparé par Nanay, Neni va rejoindre la communauté de Fatima qui organise une réunion pour leur groupe local. Les membres de Gabriela créent des groupes locaux quand elles sont assez nombreuses au sein desquels les responsabilités sont distribuées.

Cet après-midi, l'agenda principal de la réunion sera la mise en application du plan d'action qu'elles ont aidé à élaborer la semaine précédente lors de l'Assemblée générale de Gabriela au niveau de la ville de General Santos. Cette Assemblée générale a normalement lieu tous les trois ans. En plus d'un plan d'action au niveau de General Santos, les nouvelles membres du bureau sont élues. C'est Susa qui a été élue présidente et c'est elle qui gère également le groupe de Gabriela à Fatima. Les membres décident de commencer par une formation sur l'usage des plantes médicinales et sur la place de la femme dans leurs communautés.

Lors de cette formation sur les femmes, le problème de la violence ménagère sera évoqué non sans mal. En effet, pour beaucoup d'entre elles, ce phénomène encore malheureusement très régulier doit rester au sein du ménage et n'est pas vu comme un problème à discuter avec d'autres. Tout ce qu'entreprend Neni et les membres qu'elle organise est un travail de très longue haleine. Les résultats ne se font pas voir directement et il faut beaucoup de courage à ces femmes pour continuer malgré tout.

Une fin de journée mêlant évaluation et repos

A la fin de la réunion, Neni retrouvent ses collègues au bureau de Gabriela. C'est le moment d'évaluer les activités de la journée: Combien de membres étaient présentes? Quels ont été les résultats concrets de l'activité? Quelles ont été les difficultés rencontrées? etc. Ces moments d'évaluation se passent la plupart du temps dans la bonne humeur et les éclats de rire.

Le soleil s'est couché depuis longtemps quand elle rejoint Eduardo, son mari, pour aller manger un bout dans le centre de General Santos. Eduardo travaille quant à lui pour une organisation de défense des droits de l'homme. Leur mode de vie ne leur permet pas de s'acheter une maison. Ils dorment soit dans les communautés, soit chez leurs familles.

Comme ce soir, où ils profitent de l'accueil de la soeur d'Eduardo pour enfin se reposer d'une journée remplie de miniscules combats qui leur donnent la force de continuer jusqu'au but qu'ils se sont fixés: améliorer le quotidien du plus grand nombre de leurs concitoyens.

http://m3m.be/
Devenez Ello en soutenez Gabriela

Geef een reactie

Ello tweets

Schrijf je nu in op de Ello-nieuwsbrief
Sluiten

Zo ben je helemaal mee met

  • Ello-nieuwtjes
  • Projectupdates
  • Concrete resultaten