Gabriela est l’une des principales organisations de défense des droits des femmes des Philippines. Les bénévoles présents sur place ont plus que jamais de quoi faire, d’autant que le pays doit encore panser les plaies que lui a infligées le typhon Haiyan il y a un an. Vu le soutien qu’Ello et ses utilisateurs apportent depuis des années à M3M et donc Gabriela, nous avons eu droit à un compte rendu détaillé de la situation actuelle aux Philippines. Comme vous vous en doutez, cet entretien a été passionnant !
Pour ceux qui ne connaissent pas encore Gabriela : pouvez-vous présenter votre organisation ?
« Depuis 25 ans, Gabriela est la plus grande et la plus dynamique des organisations de défense des droits des femmes aux Philippines. Nous comptons à l’heure actuelle plus de 250 000 membres et sommes présents dans les petits villages et les communautés locales de l’ensemble du pays. Nos collaborateurs et nos bénévoles mettent tout en œuvre pour défendre les droits des femmes et des enfants, et s’efforcent d’aider la population à réaliser des progrès en matière de logement, de revenus, de santé et d’enseignement.
Nous venons en aide aux victimes de persécutions politiques et d’autres formes de violence physique et morale. Pour cela, nous leur fournissons notamment des soins médicaux, un encadrement psychologique et de l’assistance juridique. Depuis les énormes dégâts provoqués par le typhon Haiyan, nous fournissons bien sûr aussi l’aide dont ont impérativement besoin les communautés de pêcheurs et d’agriculteurs les plus lourdement touchées afin de se reconstruire. »
Peut-on déjà parler de reconstruction, un an après le typhon ?
« Force est hélas de constater que le gouvernement a lourdement failli à sa mission et n’est pas convenablement venu en aide à la population. Les dégâts étaient énormes, et de nombreux habitants ont perdu leur maison et toute source de revenus. Certains ont déjà pu retourner dans leur village natal, mais sont souvent laissés à leur triste sort. Le gouvernement préfère investir dans la reconstruction de régions et d’activités rentables, comme le tourisme côtier.
C’est pourquoi nous faisons équipe avec une série d’ONG. Nous nous rendons le plus possible sur place dans ces petits villages afin d’évaluer la situation et d’identifier les besoins les plus urgents. Nous aidons les agriculteurs et les pêcheurs à redémarrer leur activité. Nous créons des coopératives et des cliniques, organisons l’enseignement et remettons la vie de la communauté sur les rails. De plus, nous unissons nos forces pour faire pression sur le gouvernement et obtenir de sa part une réaction humaine et plus énergique. »
Quels sont vos projets pour 2015 ?
« Outre nos projets de réhabilitation en faveur des victimes du typhon Haiyan, nous continuerons en 2015 à nous concentrer sur notre objectif premier : protéger les femmes philippines et leurs enfants des non-respects des droits de l’homme. Nous travaillons pour le moment d’arrache-pied sur les dossiers de 37 prisonnières politiques, dont une femme de 73 ans et une autre qui vient d’être incarcérée.
Nous organiserons à nouveau une campagne contre la violence envers les femmes. Nous espérons que nous parviendrons, lors de la Journée internationale de la femme de mars 2015, à rassembler encore plus de participantes que cette année – nous étions 10 000 à manifester en 2014. L’amélioration du système judicaire, qui continue trop souvent à ne pas punir les auteurs d’actes de violence, reste l’une de nos principales revendications. »
Y a-t-il une bonne raison en particulier pour laquelle les clients d’Ello devraient soutenir votre projet ?
« Une très bonne raison même ! En soutenant Gabriela, vous faites une véritable différence. Nous collaborons en effet avec d’autres organisations comme CHD et IBON afin que l’argent et l’aide en provenance de l’étranger profitent bel et bien aux personnes qui en ont besoin. Nous mettons tout en œuvre pour nous en assurer ! »
Envie d’en savoir plus sur le travail de Gabriela aux Philippines ?
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