La capitale des fruits de mer
Avant de nous pencher d’un peu plus près sur les activités de Gabriela, il est intéressant de s’attarder quelques instants sur la région où l’organisation s’est implantée. Roxas City est la deuxième plus grande ville de l’île de Panay, au cœur des Philippines. Parallèlement à l’agriculture, la pêche constitue la principale source de revenus de la région. Son surnom de “capitale des fruits de mer” n’est donc pas usurpé. Bien que la pêche soit relativement lucrative, nombre de pêcheurs et leurs familles vivent encore dans la misère. Pourquoi ? Seuls 5 % d’entre eux possèdent leur propre bateau. Les autres pêcheurs offrent leurs services à des hommes d’affaires pour un maigre salaire, largement inférieur au seuil de pauvreté.
Gabriela, coach de l’équipe féminine
Les femmes et les enfants sont bien souvent les premières victimes involontaires de cette misère. Les maladies, les menaces d’effondrement des maisons ou d’expulsion, ainsi que la violence domestique sont quelques-uns des nombreux fléaux qui les accablent. Selon Gabriela, la seule façon de s’implanter solidement à Roxas City est d’agir au niveau de la communauté. Dans cette optique, l’organisation a défini trois priorités : les soins de santé, l’assistance juridique et la protection contre la violence domestique. En 2008, plusieurs équipes ont été créées pour former et informer les femmes afin qu’elles disposent d’un bagage suffisant pour passer ensuite elles-mêmes à l’action. La formation à la santé dispose en outre d’un service de consultation mobile, qui permet à Gabriela de toucher aussi les communautés les plus isolées.
Le nombre de membres a plus que doublé
C’est le 18 avril qu’a eu lieu la deuxième grande réunion de Gabriela-Roxas. Pas moins de 70 femmes venues de 6 villages ont assisté à l’assemblée générale de l’organisation. Des discours, des ateliers et des groupes de parole ont rythmé la journée. Il s’agissait en quelque sorte d’un colloque de femmes. Plusieurs responsables ont également été désignées et ont reçu pour tâche de veiller à l’exécution des plans d’action définis. Gabriela a profité de cette occasion pour revenir avec une grande fierté sur le travail accompli à ce jour et communiquer ses résultats. Les chiffres étaient éloquents : le nombre de membres a progressé de 112 %.
D’autres projets dans l’air ?
Les comités sanitaires de Gabriela organisent cette année une campagne d’envergure consacrée à l’hygiène, afin d’éviter la propagation de maladies et d’épidémies. Ils ont ensuite commencé à aménager des jardins dédiés à la culture de plantes médicinales. En conclusion, il reste encore beaucoup de pain sur la planche, mais la lueur qui brille au bout du tunnel devient de plus en plus proche...