L’eau potable, un luxe en Guinée-Bissau
La Guinée-Bissau est l’un des pays les plus pauvres d’Afrique de l’Ouest. Dans les villages, l’accès à l’eau potable en grande quantité reste un privilège. Selon une étude, près de 52% de la population n’y a toujours pas accès.
Voici les différents risques de contamination d’un puits traditionnel:
- Il n’y a pas de clôtures autour du puits. Elles sont pourtant nécessaires pour empêcher les animaux de s’approcher. Les animaux risquent donc de souiller les alentours du puits.
- Le tonneau est troué, de l’eau souillée et du sable peuvent donc se retrouver dans le puits.
- Le puits n’est pas entouré de béton. De l’eau souillée peut donc s’infiltrer dans le puits.
- Des déchets et excréments se trouvent à proximité du puits. Ils risquent de contaminer l’eau des puits. Déchets et excréments ne peuvent se trouver dans un rayon de 10 mètres autour du puits.
- Des flaques d’eau stagnante se trouvent autour du puits. Les bactéries s’y multiplient rapidement et contaminent ainsi les puits. Il est impératif d’éviter ce problème. Pour ce faire, l’eau doit être puisée soigneusement et versée minutieusement dans les réservoirs.
- Le seau et la corde risquent d’entrer en contact avec les ordures et d’être contaminés s’ils restent sur le sol. Ils doivent être rangés dans un endroit propre et être régulièrement nettoyés.
- Il n’y a pas de couvercle sur le puits. La vermine et les saletés pourraient donc se retrouver dans le puits. Un couvercle propre doit être placé sur le puits lorsque celui-ci n’est pas utilisé.
Active dans 21 villages, auprès de 7 900 personnes
L’ONG Bevrijde Wereld est active là où la problématique de l’eau potable est la plus importante : dans l’est de la Guinée-Bissau. Dans cette région, le travail de l’ONG consiste en premier lieu à construire des puits et à sensibiliser la population à la santé.
De 2008 à 2010, dix nouveaux puits ont été construits, dix puits existants réparés et un nouveau puits équipé d’un système de pompage à l’énergie solaire a été foré. Au total, 7 900 personnes ont reçu de l’aide dans 21 villages différents.
Bevrijde Wereld bénéficie du soutien financier de ses partenaires, dont font notamment partie Ello Mobile, le gouvernement flamand et la DGCD.
La population prend les choses en main
Dans le cadre du programme d’investissement, des comités de gestion de l’eau sont mises en place, et des intermédiaires reçoivent une formation en gestion et entretien des points d’approvisionnement en eau ainsi qu’en matière d’hygiène et d’assainissement.
Ces intermédiaires organisent à leur tour des actions de sensibilisation et de collaboration avec les partenaires locaux de Bevrijde Wereld. Elles rendent visite aux familles habitant la campagne et les accompagnent. Ce programme porte déjà ses fruits : on dénombre en effet beaucoup moins de malades à cause de l’eau contaminée et le travail des femmes est quelque peu allégé.
De l’eau pour l’avenir
Entre 2011 et 2013, Bevrijde Wereld poursuivra sa mission dans le secteur hydraulique. La construction de puits se poursuivra également : 12 projets sont encore au programme. Par ailleurs, le volet formation et sensibilisation sera également renforcé. Enfin, Bevrijde Wereld lancera en Guinée-Bissau une vraie campagne radio pour sensibiliser la population à cette problématique.